Vermifuge systématique tous les 3 mois : Pourquoi ? Alternatives et l’importance de la gestion raisonnée des antihelminthiques

Dans la gestion de la santé de nos compagnons animaux, en particulier des chiens et des chats, le déparasitage est une pratique courante. Pendant longtemps, il a été recommandé de vermifuger les animaux tous les trois mois, indépendamment de leur environnement ou de leur niveau d’exposition aux parasites. Mais cette approche, qui semble simple et efficace, mérite d’être remise en question. À une époque où la santé holistique et la gestion raisonnée des médicaments prennent une place prépondérante, il est temps de repenser l’utilisation systématique des antihelminthiques. Examinons de plus près les raisons pour lesquelles il faut dire non à ce déparasitage systématique et quelles alternatives nous pouvons envisager.

Pourquoi ne faut-il pas pratiquer un déparasitage systématique ?

Le recours à des traitements antihelminthiques (vermifuges) tous les trois mois posent plusieurs problèmes. Tout d’abord, l’utilisation excessive de médicaments antiparasitaires peut avoir un impact environnemental considérable. Les résidus de ces produits se retrouvent dans le sol, dans les eaux de pluie et peuvent contaminer la faune locale, affectant ainsi des espèces non ciblées.

Ensuite, le développement de la résistance des parasites aux médicaments est une conséquence inévitable lorsque ceux-ci sont utilisés de manière systématique. Les parasites qui survivent à ces traitements peuvent devenir de plus en plus résistants, rendant les médicaments antiparasitaires moins efficaces au fil du temps.

Les alternatives au déparasitage systématique

La solution réside dans une approche plus ciblée et plus consciente : la gestion raisonnée des antihelminthiques et autres antiparasitaires. Au lieu de traiter tous les animaux de manière systématique, nous pouvons nous appuyer sur des tests diagnostiques qui permettent de déterminer avec précision si un animal est infecté par des parasites. En procédant ainsi, nous ne traitons que les animaux qui en ont besoin, réduisant ainsi le risque de résistance et l’impact environnemental.

Le cas des chats en extérieur : un déparasitage mensuel nécessaire

Les chats en extérieur ou ceux qui chassent sont exposés à un risque élevé d’infestation parasitaire. Leurs proies naturelles, comme les oiseaux, les rongeurs et autres petits animaux, peuvent être porteuses de parasites. Ces derniers peuvent transmettre des infections telles que les vers ronds, les ténias, et Giardia, via ces aliments crus et non congelés. En raison de ce risque constant, il est recommandé de déparasiter les chats en extérieur chaque mois. Ignorer ce besoin peut entraîner des infections graves qui affectent leur santé à long terme.

Les chats d’intérieur : un déparasitage annuel suffit

Pour les chats d’intérieur, l’exposition aux parasites est beaucoup plus limitée. Un déparasitage annuel, accompagné de tests de selles, est généralement suffisant pour assurer leur protection. Il est donc crucial de réaliser des tests de selles afin de savoir si un traitement est nécessaire. Il n’y a aucune excuse pour ne pas protéger votre chat par des tests réguliers et ciblés.

Les tests de détection des parasites : flottaison, Idexx Fecal Dx, PCR Giardia et tests AC – quel test choisir ?

Il existe plusieurs tests de détection des parasites qui peuvent nous aider à éviter les traitements inutiles. Voici un aperçu des tests disponibles :

  1. Flottaison fécale
    • Avantages : C’est le test classique pour identifier les œufs de vers intestinaux. Il est relativement peu coûteux et permet de détecter des parasites comme les vers ronds, les ténias et les ankylostomes.
    • Inconvénients : Ce test n’est pas très sensible pour détecter des parasites comme Giardia ou Cryptospridium, qui nécessitent d’autres types de tests. Il peut aussi manquer des infections récentes ou celles avec une faible charge parasitaire.
  2. Idexx Fecal Dx
    • Avantages : Ce test permet de mieux détecter des antigènes spécifiques de parasites comme les ankylostomes, ascaris, trichocéphales, ténias des puces, cystoisospora, qui ne sont pas forcément détectés par la flottaison. Il est donc plus précis et peut également identifier les infections protozoaires.
    • Inconvénients : Il est plus coûteux que la flottaison classique et peut ne pas être disponible dans toutes les cliniques. De plus, il ne couvre pas tous les parasites, comme les vers adultes, donc nous conseillons de combiner la flottaison et Fecal Dx.
  3. PCR Giardia
    • Avantages : Ces tests permettent de détecter directement l’ADN de Giardia ou d’autres parasites. Ils sont extrêmement sensibles et peuvent détecter les infections même à faible niveau de parasites.
    • Inconvénients : Ces tests sont coûteux et peuvent nécessiter l’envoi des échantillons à un laboratoire, ce qui peut retarder les résultats.

 

Autres parasites à prendre en considération

Les vers pulmonaires chez le chien, tels que Angiostrongylus vasorum et Crenosoma vulpis, sont des parasites qui affectent les poumons et les voies respiratoires. Ils sont généralement bien tolérés par les chiens, mais peuvent provoquer des symptômes respiratoires chez les jeunes animaux ou ceux dont le système immunitaire est affaibli.

Le diagnostic de ces parasites pulmonaires repose principalement sur l’examen des selles à la recherche de larves. Cependant, ce diagnostic peut être complexe, car les chiens n’éliminent pas toujours des larves à chaque selle. Ainsi, des échantillons de selles doivent être examinés sur plusieurs jours pour augmenter les chances de détection.

Pour les vers du cœur chez le chien (Dirofilariose), le test 4Dx est un outil diagnostique efficace qui permet de détecter la présence d’antigènes spécifiques du ver du cœur. Il est recommandé de réaliser ce test chaque 6 mois, ou lors des examens de santé annuels, pour une détection précoce et une gestion appropriée de cette infection parasitaire, ainsi que les autres maladies transmissibles par les tiques (Lyme, Ehrlichia et Anaplasmose).

Chez le chat, les vers pulmonaires tels que Aelurostrongylus abstrusus peuvent également affecter les poumons. Le diagnostic repose sur l’examen des selles à la recherche de larves, bien que ce diagnostic puisse être complexe en raison de l’excrétion intermittente des larves.

 

Les « vermifuges naturels » : une solution risquée

De nombreux propriétaires se tournent vers des vermifuges naturels, bien que ces produits aient la réputation d’être plus sûrs, ils agissent souvent comme mouvants intestinaux plutôt que comme des agents antiparasitaires efficaces. En conséquence, ces traitements peuvent entraîner des troubles gastro-intestinaux chez l’animal, comme des vomissements, de la diarrhée ou des douleurs abdominales. Il est donc important de les utiliser avec prudence et de ne pas les considérer comme une alternative sûre sans supervision vétérinaire. Nous vous conseillons donc de prioriser le dépistage et analyse coprologique.

Le cas des chiots et des chatons : un déparasitage obligatoire durant les 6 premiers mois

Les chiots et chatons ont besoin d’un plan de déparasitage spécifique durant leurs 6 premiers mois de vie. Cela est dû à la translocation des parasites provenant de la mère, souvent via l’allaitement. Un déparasitage mensuel est donc recommandé, afin de prévenir les infections causées par des vers transmis de manière transplacentaire ou via le lait maternel.

WormCheck : une alternative en ligne risquée

Certains produits en ligne, comme WormCheck, proposent des tests de détection de parasites directement accessibles aux propriétaires d’animaux. Cependant, ces tests présentent plusieurs inconvénients :

  • Précision : Les tests en ligne ne sont souvent pas aussi fiables que ceux réalisés en clinique. Un test mal effectué ou interprété peut conduire à des erreurs de diagnostic.
  • Manque de conseils vétérinaires : En choisissant un test en ligne, vous perdez l’accès à un vétérinaire pour interpréter les résultats et discuter des traitements nécessaires. En passant par un vétérinaire holistique, vous bénéficiez non seulement des tests de détection mais aussi d’un suivi et de conseils personnalisés pour la santé globale de votre animal.
  • Absence de tests complémentaires : Les tests de détection de parasites en ligne ne fournissent pas l’éventail complet de tests que votre vétérinaire pourrait proposer, comme les tests pour les tiques, les vaccins, ou les titres.

Pourquoi choisir un vétérinaire holistique ?

Opter pour un vétérinaire holistique pour vos tests de dépistage (selles, parasites, tiques, titres de vaccins) vous permet de bénéficier d’un suivi complet de la santé de votre animal, tout en respectant son bien-être global. Vous aurez non seulement accès à des tests de haute qualité, mais également à des conseils personnalisés pour un traitement ciblé, sans excès de médicaments. Ce suivi est essentiel pour maintenir une santé durable et éviter la surutilisation de traitements chimiques.

Conclusion : un déparasitage raisonné pour un avenir plus sain

L’utilisation systématique des antihelminthiques tous les 3 mois n’est plus justifiable à l’heure actuelle. Il est préférable de privilégier une approche personnalisée, en fonction de l’environnement, des comportements et de la santé de chaque animal. Grâce à des tests réguliers, vous pouvez offrir à vos animaux une protection ciblée tout en préservant leur santé et l’environnement. Dites non au déparasitage systématique et optez pour une gestion raisonnée des antihelminthiques !

N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter.